Pour que le mot "désenfanté" fasse son entrée dans la langue française
et dans le dictionnaire
Entamer une telle démarche m'est apparue comme une évidence, comme la suite du chemin que j'avais jusqu'alors parcouru.
Cela faisait longtemps que j'y pensais. Je me suis décidée en 2005 juste après la sortie de mon deuxième livre.
J'ai voulu faire les choses dans l'ordre et sans précipitation.
Prendre mon temps pour monter un dossier correct et consistant, comprenant les critères essentiels nécessaires pour qu'il
puisse être pris en considération par les Membres de l'Académie Française ainsi que par les 2 maisons d'éditions
qui composent et éditent les dictionnaires français.
Dans un premier temps, j'ai entamé des recherches pour être certaine que ce mot n'avait jamais été intégré dans des dictionnaires ou des encyclopédies.
Cela m'a pris presque 2 ans mais j'avais désormais l'assurance que ce mot était bien absent de la langue française ... du moins dans les écrits consultés.
Un des critères essentiels pour que les lexicologues étudient la possibilité d'admettre un mot dans le dictionnaire est que celui-ci soit entré dans
l'usage. C'est pourquoi, dans un second temps, en 2007, je me suis attelée à trouver des ouvrages dans lesquels figurait le mot "désenfanté".
En parallèle de ce travail, j'ai diffusé l'information avec l'aide de divers médias (presse, télévision, Internet ...) et j'ai lancé une pétition. Des lettres de soutien de professionnels de santé,
d'associations représentant quelques milliers de parents ou de familles concernées, de professionnels de lettres ainsi qu'une pétition ont ainsi pu être jointes à mon dossier.
J'apportais avec tous ces documents la preuve, d'une part, que ce mot est déjà très largement utilisé dans l'usage courant (littérature, médecine ...) et d'autre part, qu'il existe
une vraie demande suite à un réel manque ressenti aussi bien de la part des parents et de leurs entourages que le monde médical, associatif, voire éducatif et
littéraire.
En Septembre 2008, les dossiers étaient transmis à l'Académie Française ainsi qu'aux 2 maisons d'éditions concernées.
En ce qui concerne l'Académie Française, la 9ème édition du dictionnaire de l'Académie Française est actuellement en cours de réalisation et c'est la lettre P qui est
à l'étude. Donc le mot désenfanté ne pourrait figurer, si cela était approuvé par les Membres, que dans la 10ème édition.
Pour les 2 maisons d'éditions, lors de mes différents appels téléphoniques, la réponse est toujours la même : "le dossier est à l'étude".
Les raisons de ma démarche
La toute première est bien évidemment le fait que je sois directement concernée et que je souffre de ce manque de mot. Mais ce n'est pas que pour
moi, c'est aussi pour tous les parents qui ont vécu cette terrible épreuve qu'est la perte d'un enfant que j'ai décidé d'agir.
Comment arriver à faire tomber les tabous envers tout ce qui concerne le décès d'un enfant si le statut de ses parents n'est pas
reconnu puisqu'il n'a pas de qualificatif ?
Comment faire savoir que nous existons, comment la société peut-elle assumer et reconnaitre notre situation si aucun mot ne la qualifie ?
Ce mot serait une reconnaissance pour les parents, une reconnaissance de ce que la vie leur a fait subir.
Pourquoi le mot "désenfanté"?
Mon choix s'est fait en fonction de plusieurs paramètres dont certains sont obligatoires pour que mon dossier puisse être étudié.
Il fallait un mot qui puisse aussi bien se décliner en adjectif et s'accorder en genre et en nombre avec le mot qu'il qualifie
(parents désenfantés, maman désenfantée, père désenfanté), se décliner en nom (désenfantement) et en verbe (désenfanter).
Je n'ai trouvé que ce mot avec lequel on puisse autant "travailler" grammaticalement.
Ensuite, il était impératif de prouver que le mot est déjà utilisé dans l'usage de la langue française courante et en apporter la preuve. Ce qui a été fait.
Dès que j'ai des nouvelles, je vous tiens au courant des suites réservées à ma démarche.
Et comme le dit si bien un proverbe chinois : "A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes"
UN GROUPE SUR FACEBOOK
Il est bien évident que plus ce groupe aura un nombre élevé de membres, plus les possibles retombées positives seront importantes ... et
plus les personnes diffuseront l'information et feront des liens vers ce groupe, plus ce groupe sera "partagé", plus il sera connu.
Je tiens à préciser que toute personne qui pense que cette démarche est justifiée peut devenir membre de ce groupe. Il n'est pas obligé, comme on me
le demande souvent, d'avoir été directement concerné.